Qu’ont en commun le frelon asiatique, la berce du Caucase ou encore le raton-laveur ? Ils font tous partie des espèces exotiques envahissantes répertoriées dans nos régions. Comment sont-elles arrivées chez nous, sont-elles dangereuses et… que faire ?
Que sont les espèces exotiques envahissantes ?
Les espèces exotiques envahissantes (ou “EEE”) sont des animaux, des végétaux ou encore des micro-organismes (comme les champignons) qui ne sont pas naturellement présents dans nos régions et qui y ont été introduits intentionnellement ou par accident.
Les activités humaines sont aujourd’hui la principale cause de la multiplication de ces organismes en dehors de leurs milieux de vie habituels (par exemple, des animaux européens en Océanie ou des plantes asiatiques en Europe), notamment au travers de la libre circulation des personnes et des marchandises : commerce des plantes et animaux exotiques, l’agriculture, ou encore la pêche sportive. Mais aussi, par accident lors du transport de marchandises ou de matériaux de construction.
D’autres facteurs peuvent en être responsables comme les changements climatiques qui peuvent favoriser leur expansion en créant des conditions plus favorables à leur survie et à leur reproduction.
Faut-il les craindre ?
L’introduction d’EEE dans un nouvel écosystème comporte nombre de risques car elles peuvent :
- perturber les écosystèmes en nuisant à la biodiversité indigène, par exemple en occupant leur espace et en consommant leur nourriture ;
- présenter un danger pour la santé humaine et/ou celle de la faune et de la flore sauvages, par exemple en transmettant des parasites ou des maladies ;
- engendrer des conséquences économiques importantes en raison des coûts liés à leur gestion et à la restauration des écosystèmes endommagés.
“La gestion des EEE constitue un véritable défi : il est souvent difficile de contrôler leur propagation une fois qu’elles sont établies dans un nouvel environnement.”
(Source : “Les espèces exotiques envahissantes – La campagne de sensibilisation auprès des voyageurs”, biodiversity.be)
Les moyens de lutte
Au niveau mondial, l’IPBES (Intergovernmental Science-Policy Platform on Biodiversity and Ecosystem Services) – l’équivalent du GIEC pour la biodiversité -, surveille la situation globale et émet des recommandations générales.
Au sein de l’Union Européenne, une nouvelle législation établit un cadre d’action coordonné afin de prévenir, de réduire et d’atténuer les effets négatifs des EEE (Règlement N°1143/2014).
En Belgique, elle est mise en œuvre à travers la création d’un Comité national, d’un Conseil scientifique national et d’un Secrétariat scientifique national sur les EEE.
Enfin, en Wallonie, c’est la CiEi (Cellule interdépartementale Espèces invasives) qui coordonne les actions visant à limiter les dommages causés par les EEE.
Selon la CiEi, le nombre exact d’espèces exotiques naturalisées en Wallonie n’est pas connu mais elles peuvent se compter en centaines d’espèces. Toutefois, si le nombre de plantes invasives est très élevé, seule une faible proportion d’entre elles est source de dommages environnementaux (la berce du Caucase, l’arbre aux papillons, la renouée du Japon…). À l’inverse, si le nombre de vertébrés naturalisés est bien plus faible, beaucoup d’entre eux représentent une menace pour la biodiversité (le raton-laveur, le rat musqué, l’ouette d’Égypte…).
Que faire ?
À notre échelle de citoyen·ne, de bons gestes peuvent être adoptés afin d’éviter d’importer ou de propager des EEE. Le portail biodiversity.be préconise de :
- privilégier les espèces indigènes ou les espèces exotiques qui ne posent pas de problème lors de l’aménagement du jardin ou d’un espace extérieur ;
- ne jamais relâcher un animal de compagnie exotique dans la nature ;
- respecter les règles d’importation lors de voyages à l’étranger, mais aussi d’éviter de ramener n’importe quel souvenir, comme des plantes exotiques sous forme de boutures ou de semences.
Si vous observez une EEE, vous pouvez la signaler sur plusieurs plateformes officielles de suivis scientifiques répertoriées sur le portail biodiversité en Wallonie. Pour plus de facilité, vous pouvez consulter les fiches d’aide à l’identification à votre disposition sur ce même site.
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