Accueillir la biodiversité au printemps

(CC) PxHere

Le printemps est à nos portes, le jardin se réveille de son long sommeil hivernal. Qu’il est alors tentant de se lancer dans un petit rafraichissement. Pas si vite ! Et si vous rendiez votre coin de verdure plus accueillant pour la biodiversité ?

 

Protéger

Au sortir de l’hiver, renait l’envie de tailler arbustes et haies, de tondre pelouses et broussailles, ou encore, de raviver ces petits coins sombres au jardin. Prudence, ce grand ménage pourrait perturber la faune sauvage qui y sommeille encore ou qui s’y installe de nouveaux nids. Au besoin, reportez la taille à l’automne.

Avant de passer à l’action, faites un tour du propriétaire et observez attentivement les petits recoins afin de ne blesser aucun animal :

  • Des trous au sol ou d’anciens nids d’hirondelles sur votre corniche ? Préservez-les, ils seront très vite occupés.
  • Si vous avez la chance d’avoir un petit plan d’eau, soyez très attentif·ve à ne pas détruire les premiers œufs de batraciens.
  • Laissez les interstices dans les murs de pierres ou sur votre façade, cela permet aux lézards, aux chauve-souris, à certains oiseaux et aux insectes de s’y installer.

 

Les herbes folles font leur grand retour et il est parfois difficile de lutter contre l’envie de les arracher. Cependant, elles ont leur utilité car elles constituent la première source de nourriture et des abris essentiels pour la faune sauvage, dont les auxiliaires des jardinier·es (insectes et autres animaux, bactéries ou champignons nécessaires à l’équilibre d’un jardin). Elles peuvent également être une excellente source d’informations sur la qualité et la structure du sol. C’est pourquoi conserver plusieurs coins en jachère sauvage facilitera la biodiversité et donnera une jolie touche : pâquerettes, coquelicots et fleurs de pissenlit sont du plus bel effet au printemps. Bref, laissons la vie s’installer… et vivre sans produits chimiques.

Nettoyer

Dans notre article sur le nourrissage des oiseaux l’hiver, l’importance d’une bonne hygiène des mangeoires était soulignée : il convient de les nettoyer régulièrement à l’eau bouillante et au savon car elles peuvent transmettre des maladies comme la salmonelle.

En effet, celles-ci peuvent être encore sollicitées au début du printemps car la nourriture se fait rare et les nuits sont encore froides. Ce petit coup de pouce peut permettre aux oiseaux de retrouver plus vite la santé pour se reproduire et d’élever leurs petits.

Planter

Abeilles, papillons et autres pollinisateurs sont indispensables pour la biodiversité et une grande partie des cultures destinées à notre alimentation. Cependant, ils sont dramatiquement en déclin en raison de la perte d’habitat et de l’utilisation de pesticides. Adapter son jardin à leurs besoins contribue à rétablir leurs populations.

Pour accueillir de nombreuses espèces d’insectes, comme les papillons, veillez à diversifier les plantations et à utiliser des variétés locales (attention aux plantes exotiques !) :

  • des fleurs, des plantes aromatiques, ou encore des petits légumes ;
  • des plantes grimpantes comme le lierre, la clématite, la vigne vierge ou le chèvrefeuille ;
  • des grandes orties.
 

Installer

C’est le moment idéal pour installer, restaurer et nettoyer les nichoirs à oiseaux. Quels modèles choisir ? Où les installer ? Comment les fixer et les protéger des éventuels prédateurs ? La Ligue Royale Belge pour la Protection des Oiseaux y répond en détail dans une foire aux questions.

Savourer

Au retour des beaux jours, insectes, oiseaux et autres petits animaux se préparent à une nouvelle saison de naissances. Laisser vivre son jardin sans intervenir à tout prix, c’est leur laisser davantage de nourriture et d’habitats à disposition pour se reproduire. Que vous ayez un jardin ou un coin de balcon, chacun·e peut agir à son échelle et rendre au Vivant un petit coin où s’épanouir.

Alors, installez-vous confortablement et savourez la vie reprendre ses droits : l’explosion de la végétation riche en couleurs, le chant des oiseaux, les allées et venues des pollinisateurs, les mulots qui se faufilent dans les hautes herbes, le bruissement des feuilles…

 
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