Devenue obligatoire pour certaines races de chiens, la muselière souffre d’une mauvaise image. Pourtant, un modèle adapté et utilisé correctement peut, dans certains contextes, s’avérer être un outil efficace pour le bien-être de l’animal et la sécurité de son entourage. Le point dans cet article.
À quoi sert une muselière ?
Une muselière est un équipement qui est placé sur le museau du chien afin de l’empêcher de mordre. Elle peut donc prévenir des morsures, que ce soit envers les humains, les autres animaux ou lui-même. Elle est un outil incontournable car elle peut être obligatoire ou indispensable à plusieurs moments de la vie du chien. C’est pourquoi, il est impératif que chaque chiot soit entraîné à la porter, de manière positive et progressive, et ce, même pour un usage futur ponctuel, voire très rare.
Normaliser la muselière aux yeux du chien lui permettra de la porter naturellement et sans anxiété le jour où son port sera nécessaire, comme, par exemple, lors d’un soin vétérinaire inconfortable ou douloureux. Même si ses situations particulières peuvent être exceptionnelles dans la vie du chien, elles seront bien plus faciles à vivre pour lui et plus sécurisantes pour les personnes qui l’accompagnent ou le soignent.
Ses utilisations sont diverses :
- Dans certaines situations stressantes, elle peut garantir la sécurité de toutes et tous, comme une visite chez sa ou son vétérinaire, ou au salon de toilettage.
- Dans des environnements imprévisibles, elle permet d’éviter tout incident si le chien est réactif ou anxieux.
- Dans le cadre d’une réhabilitation comportementale (chien ayant des antécédents de morsure ou de réactivité), elle peut être un outil temporaire afin d’éduquer le chien aux bons comportements. De plus, la ou le propriétaire de l’animal pourra être plus détendu pour se focaliser sur son éducation.
- Dans les lieux publics de nombreuses communes de Wallonie, elle est obligatoire pour certaines races de chien dits “catégorisés” (voir encadré “Ce que dit la loi” ci-dessous).
- Dans le soutien ponctuel des chiens souffrant de troubles alimentaires, elle prévient l’ingestion d’aliments et/ou d’objets potentiellement dangereux en rue (tels des cailloux). Ou, tout simplement, elle les protège en cas d’alerte aux appâts empoisonnés.
Ce qu’une muselière n’est pas :
- Elle ne remplace pas l’éducation.
- Elle n’arrête pas les aboiements.
- Elle n’est en aucun cas un accessoire de punition ou de coercition comme un collier étrangleur ou électrique (désormais interdits selon un arrêté du Gouvernement wallon du 15/12/2022). Par ailleurs, elle doit être bien ajustée, sans gêne pour le chien et ne pas entraver sa respiration (voir “Comment choisir la bonne muselière ?” ci-dessous).
- Elle n’est pas un accessoire permanent : elle ne se porte pas à la maison, sauf raison particulière et momentanée, et jamais sans surveillance.
Ce que dit la loi |
L’obligation du port de muselière est variable d’une commune à l’autre et ne concerne que les chiens dits “catégorisés” : “La liste actuelle trouve son origine dans un arrêté ministériel de 1998 qui a été annulé par le Conseil d’État pour vice de procédure. Depuis, un vide juridique existe, laissant aux communes la liberté de réglementer cette matière.” “Races de chiens considérées comme dangereuses : quels moyens d’action pour la commune ?”, Sylvie Moos, UVCW, 20/01/2005. À Enghien, le port de la muselière est obligatoire dans les lieux publics, et privés si accessibles au public, pour toute une série de chiens considérés comme “agressifs” ou “dressés au mordant”, dont la liste est consultable sur le site de la Ville. Pour connaître la réglementation qui s’applique à votre chien, renseignez-vous auprès de votre commune. |
Muselière = chien “méchant” ?
Dans l’imaginaire collectif, le chien muselé fait peur et peut faire croire aux personnes qui le croisent qu’il serait mal éduqué ou dangereux… voire, parfois même, maltraité. Le contexte légal de la muselière qui a entraîné une catégorisation des chiens – désormais désuète -, bien que réalisée dans l’intérêt de la sécurité des êtres humains, a malheureusement eu pour conséquence de renforcer l’image négative dont elle souffrait déjà.
Au vu de son utilité, il est désormais urgent de la réhabiliter en normalisant son utilisation dès le plus jeune âge, pour tous les chiens, sans exception, et ce, afin de répondre aux différentes situations abordées plus haut.
Comment choisir la bonne muselière ?
Bien choisir le modèle de muselière est essentiel. L’arrêté du 15 décembre 2022, entré en vigueur le 1er avril 2023, “portant sur l’interdiction ou la restriction de l’utilisation d’accessoires ou de produits causant aux animaux des douleurs, des souffrances ou des lésions évitables”, définit les critères à respecter :
“L’utilisation de la muselière est encadrée. Elle doit en effet répondre aux conditions suivantes :
- Elle est adaptée à l’anatomie de la gueule du chien :
- La longueur de la muselière laisse un espace suffisant entre le rhinarium (truffe) et la muselière, et empêche la muselière d’appuyer sur les yeux du chien ;
- La profondeur de la muselière permet au chien d’ouvrir complètement sa gueule, de haleter et de boire normalement ;
- Elle est utilisée pendant une période limitée ;
- Elle est utilisée sous la surveillance du propriétaire de l’animal.
Les muselières qui ferment complètement la gueule d’un chien pour des raisons de sécurité dans le cadre d’un soin et uniquement pendant la durée du soin sont autorisées.”
Le modèle de muselière de type “panier” est généralement recommandé. Vous pouvez trouver des conseils plus spécifiques dans cet article de la Fondation Quatre Pattes ou auprès de votre vétérinaire.
Habituer le chien à la muselière
Pour l’apprentissage du port de la muselière, il convient de l’introduire progressivement comme un objet positif au moyen de friandises et d’encouragements. De très bonnes vidéos explicatives sont disponibles sur Internet.
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