La stérilisation et l’identification des chats : un enjeu sanitaire et éthique

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Obligatoires partout en Wallonie depuis le 1er novembre 2017, la stérilisation et l’identification des chats domestiques sont des actes responsables qui répondent à plusieurs problématiques de santé publique et éthiques. Focus sur ces obligations et leurs avantages.

La stérilisation : une réponse à la cruauté animale

La stérilisation consiste à enlever la fonction reproductrice du chat : sous anesthésie générale, la ou le vétérinaire va retirer les testicules pour le mâle et les ovaires pour la femelle. Son coût varie entre 75 et 150 euros, selon qu’il s’agisse d’un mâle ou d’une femelle. Une dépense unique, et, somme toute, un investissement, puisque assurément moins chère que le coût final des soins à financer si le chat n’est pas opéré.

Limiter les naissances grâce à la stérilisation des chats domestiques et errants, des femelles comme des mâles, est l’arme la plus efficace pour combattre la cruauté des conditions de vie désastreuses de dizaines de milliers de chats par an. Les chatons qui naissent dans la rue ne reçoivent ni nourriture, ni soins, et ne survivent guère longtemps. Ceux qui y parviennent vont grossir les rangs de la population de chats errants (un couple de chats peut donner naissance à 6.000 chatons en 5 ans !).

Chaque année, les refuges wallons recueillent plus d’une dizaine de milliers de chats errants jusqu’à se retrouver en surcapacité. Résultat : la surpopulation féline conduit à des euthanasies de masse.

On l’a compris, stériliser son chat est un acte responsable, mais c’est aussi lui garantir une meilleure santé. En effet, le mâle, comme la femelle, ne vont alors plus ressentir le besoin d’avoir un aussi large territoire, réduisant ainsi le risque d’accident, ou encore de blessure, de maladie et d’infection parasitaire suite à des interactions avec leurs congénères. Exit également les complications liées à une grossesse, et les cancers, à la production d’hormones sexuelles, sans compter les chaleurs et les marquages intempestifs. L’espérance de vie du chat se voit allongée et son comportement plus sociable : du bonheur pour lui et sa famille !

 
Ce que dit la loi

La stérilisation des chats est obligatoire partout en Wallonie. Elle est régie par l’arrêté du Gouvernement wallon relatif à la stérilisation des chats domestiques du 15 décembre 2016, entré en vigueur le 1er novembre 2017.

Voici les règles concernant les particuliers (plus d’informations pour les refuges et les éleveurs sur ce lien) :

  • Si le chat est né avant le 1er novembre 2017 : il doit avoir été stérilisé au plus tard le 31 décembre 2018.
  • Si le chat est né après le 1er novembre 2017 : il doit être stérilisé avant l’âge de 6 mois.
  • Si le chat est introduit sur le territoire de la Région wallonne après le 1er novembre 2017 et est âgé de plus de 5 mois : il doit être stérilisé endéans les 30 jours de son introduction.

Quelles sanctions ?

Ne pas stériliser son chat est une infraction de catégorie 3 du Code de l’Environnement. L’amende s’élève de 50 euros à 15.000 euros.

Si vous désirez en savoir plus, rendez-vous sur notre article “Stérilisation obligatoire des chats : quelles sanctions ?”.

 
Trop cher ?

Si des difficultés financières sont un frein à la stérilisation de votre chat, il existe des solutions :

  1. La Région wallonne soutient les communes pour aider financièrement les publics précarisés à stériliser leur chat. Adressez-vous à la vôtre pour savoir si celle-ci bénéficie du régime d’aide.
  2. Vous pouvez également demander de l’aide auprès de l’un des dispensaires de la Fondation Prince Laurent qui proposent des soins vétérinaires gratuits (stérilisation, identification, vaccination et suivis médicaux) sous certaines conditions.
 

L’identification : bien plus qu’une simple obligation

L’identification consiste, chez le vétérinaire, à implanter une puce électronique sous la peau du chat, à hauteur du cou. Le coût de l’identification et de l’enregistrement s’élève en moyenne à 50 euros.

Les informations du chat sont ensuite enregistrées dans une base de données commune aux trois régions de la Belgique : CatID. Les responsables des animaux, les vétérinaires, les refuges et toute personne disposant du numéro de la puce (lisible au moyen d’un lecteur) y ont accès. Ceci permet, par exemple, de retrouver la ou le propriétaire d’un chat perdu, ou que ce dernier ne soit pas considéré comme un chat errant… au risque de se faire euthanasier.

Malgré la législation en vigueur, aujourd’hui encore, trop peu de propriétaires font identifier et enregistrer leur chat. Par conséquent, en 2022, seuls 5% des chats errants ont pu retrouver leur famille.

Ce que dit la loi

L’obligation d’identification et d’enregistrement des chats domestiques est effective en Wallonie depuis le 1er novembre 2017. Elle est régie par l’arrêté du Gouvernement wallon relatif à l’identification et l’enregistrement des chats du 28 avril 2016.

Voici les règles concernant les particuliers (plus d’informations pour les refuges et les éleveurs sur ce lien) :

  • Si le chat est né avant le 1er novembre 2017, identifier et enregistrer ne sont pas obligatoires mais vivement conseillés.
  • Si le chat est né après le 1er novembre 2017, ces démarches sont obligatoires avant l’âge de 12 semaines et en tout cas avant que le chat ne soit donné ou vendu.
  • Pour les chats en provenance de l’étranger, identifier et enregistrer sont obligatoires dans les 8 jours de leur arrivée en Wallonie.

Quelles sanctions ?

Ne pas identifier ni enregistrer son chat est une infraction de catégorie 3 du Code de l’Environnement. L’amende s’élève de 50 euros à 15.000 euros.

Si vous désirez en savoir plus, rendez-vous sur notre article “Stérilisation obligatoire des chats : quelles sanctions ?”.

 

Les chats errants : enrayer la souffrance

Un chat dit “errant” est un chat sans domicile fixe. Il est perdu, abandonné, ou encore, sauvage s’il est né dans la rue. Tout chat n’étant ni identifié, ni enregistré au moyen de la puce électronique est considéré comme “errant”.

En 2022, plus de 12.000 chats errants ont été pris en charge par les refuges. 78% d’entre eux ont pu retrouver une famille tandis que 11% ont été euthanasiés pour diverses raisons : animal malade, non sevré, trop peu socialisé, ou par manque de place dans le refuge (source).

Comme développé en début d’article, seule la stérilisation peut faire cesser la souffrance : le chat qui n’est plus en capacité de se reproduire signe la fin d’une vie de misère à sa génération.

Le Code wallon du Bien-Être des animaux (articles D.11 à D.14) prévoit que les communes soient responsables de la gestion des animaux abandonnés, perdus et errants sur leur territoire. Si elles n’assurent pas elles-mêmes cette prise en charge, elles la confient à un refuge.

Si vous constatez un chat errant, vous pouvez vous tourner vers le service “Environnement” de votre commune afin de le faire stériliser sans devoir intervenir dans les frais. Si vous désirez réaliser la capture vous-même (les services communaux peuvent vous prêter une cage de capture et vous conseiller sur son utilisation), vous devez au préalable demander un formulaire qui devra être signé par trois personnes (la ou le demandeur.se et deux voisin.es) afin d’attester qu’il s’agit bien d’un chat errant. Ce document devra accompagner le chat lors de sa prise en charge par la ou le vétérinaire qui procédera à la stérilisation. Le chat devra ensuite être relâché sur le lieu de sa capture.

Et sur Enghien ?

Vous pouvez signaler la présence de chats errants et/ou aider à les capturer en contactant le service “Environnement par téléphone au 02 397 14 40, ou par e-mail à environnement@enghien-edingen.be

 
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