Le parc d’Enghien, un trésor de biodiversité

Un orvet au Pavillon des Sept Étoiles © Grégory Michel
Considéré au XVIIe siècle comme l’un des plus beaux jardins d’Europe, le parc d’Enghien est aujourd’hui classé au patrimoine majeur de Wallonie. En plus de ses incroyables structures architecturales et hydrauliques, il abrite un trésor de biodiversité.

Un site de grand intérêt biologique

Les origines du parc d’Enghien remontent au Moyen-Âge. Les siècles, les guerres et les propriétaires passant, il a connu de formidables transformations qui l’ont conduit à être classé au patrimoine majeur de Wallonie. Au-delà des structures architecturales humaines, à la fois artistiques et ingénieuses, cet immense jardin accueille une biodiversité étonnante. En effet, depuis juin 2009, il a été classé parmi les “sites de grand intérêt biologique” (SGIB).

Les sites de grand intérêt biologique (SGIB) abritent des populations d’espèces et des biotopes protégés, rares ou menacés ou se caractérisent par une grande diversité biologique ou un excellent état de conservation. Depuis 1986, une partie des quelque 180 hectares du domaine est ouverte au public, et, malgré la pression humaine, des secteurs ont pu garder une certaine naturalité.

 
Un triton alpestre aux alentours du château Empain © Jessy Doulette

À la rencontre des habitants du parc…

Les promenades dans le parc d’Enghien ne déçoivent jamais, quelle que soit la saison. Plans d’eau, petites forêts et jardins regorgent d’une diversité végétale exceptionnelle : arbres centenaires, nombreuses essences, roselières, fleurs sauvages, et emblématiques comme le dahlia. Chaque petit recoin ouvre un nouvel univers végétal et… animal.

Patience et discrétion sont le secret de jolies rencontres avec une faune surprenante, tantôt toute petite… tantôt plus grande que nous, tels les légendaires chevreuils qui peuplent le domaine. Attention cependant à ne pas troubler leur tranquillité, gardez vos distances, notamment avec les faons qui n’obéissent pas toujours à leur maman et qui s’aventurent, insouciants, sur les chemins.

Au programme pour les plus curieux⸱ses, pas le temps de s’ennuyer : chant tonitruant des grenouilles dans le fond de l’étang du Miroir, vols acrobatiques des libellules le long du canal, sauts joyeux des écureuils dans les plus hauts arbres, incursions discrètes des taupes dans les plaines, excitation des gendarmes sur les souches au soleil, passage d’un orvet en lisière des forêts, vie bourdonnante des abeilles sauvages, bourdons et syrphes autour des arbustes en fleurs, danse dandinante des foulques et des canards autour des plans d’eau, tambourinage énergique des pics épeiches au printemps, ouvrages complexes des araignées dans les hautes herbes… la liste des émerveillements est infinie !

 
Rencontre avec un chevreuil et chienne bien en laisse pour une cohabitation harmonieuse © Grégory Michel

Des espèces de valeur patrimoniale

Une partie de cette faune luxuriante est reprise dans une liste d’espèces considérées de “valeur patrimoniale”. Malheureusement, parmi celles-ci, certaines sont classées dans la “liste rouge”. Le concept de listes rouges des espèces est un système d’évaluation et de classification en fonction de leur risque de disparition. Il a été développé par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

C’est par exemple le cas de chauves-souris (le murin et l’oreillard), d’oiseaux (la sarcelle d’hiver et le gobemouche gris), ou d’amphibiens (le triton crêté).

Sans surprise, des espèces exotiques peuvent également y être observées comme l’ouette d’Égypte (très reconnaissable à ses yeux cerclés de marron), la bernache du Canada, la coccinelle asiatique, la tortue de Floride, ou encore la grenouille rieuse.

Enregistrer ses observations

Aucune balade ne se ressemble, le parc est un lieu vivant que la végétation nuance et transforme au fil des mois, parfois même radicalement. À chaque fois, elle réserve une surprise comme un coléoptère rare ou un oiseau étonnant.

Par ailleurs, je vous recommande vivement l’utilisation d’une application mobile, pratique et ludique, qui permet non seulement d’identifier l’animal observé mais aussi de valider sa présence dans le parc : ObsIdentify. Et, encore une fois, prudence : observez… sans déranger !

 

À vos loupes !

Pour finir, je vous propose un petit jeu d’observation. Sur chacune des deux photos ci-dessous il y a au moins une grenouille rousse à trouver, voire quatre sur la deuxième photo pour les yeux les plus avertis ! Ces petites championnes du camouflage sont capables par mimétisme de changer légèrement leur couleur en contractant ou dilatant des cellules à pigment noir situées sous la peau. Celles-ci ont été photographiées il y a à peine quelques jours dans notre magnifique parc d’Enghien.

Cliquez pour agrandir les photographies. Les avez-vous repérées ?

 
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