Les bienfaits d’un parc canin

Un projet communautaire

Le tout premier parc canin, le “Ohlone Dog Park”, a vu le jour en 1979 à Berkeley en Californie. Tout démarre d’un projet communautaire en réaction à la diminution de l’espace public au profit d’une urbanisation galopante, et à la législation contraignante de la tenue en laisse.

Le succès de ce type d’espaces dédiés aux chiens a progressivement séduit et a véritablement pris son essor à partir des années 2000. En Europe, les parcs canins sont un concept relativement récent, mais depuis quelques années, ils se multiplient pour répondre aux mêmes contraintes. S’ils sont correctement aménagés et répondent aux normes, les bénéfices sont sans appel : des chiens et des maîtres plus épanouis, et moins de nuisances pour la ville.

Un lieu sécurisé

Privé ou public, le parc canin propose une aire de jeux sécurisée où les chiens peuvent courir en toute liberté, sans laisse, ni longe. Il peut être un terrain avec une unique clôture ou proposer des zones selon la maturité des chiens ou leur taille. Certains proposent des modules de jeux, des zones vertes plus denses pouvant servir de cachettes, des zones de baignade, des distributeurs de sacs à déjections, du mobilier urbain pour les propriétaires, voire même des fontaines à eau et, très certainement, des poubelles.

Bien dans ses pattes

La dépense physique est un des besoins physiologiques essentiels du chien. Dans une ville plombée par les restrictions d’accès et de liberté (tenue en laisse), parsemée de dangers (la circulation, les travaux…), et regorgeant de stimuli qui peuvent devenir envahissants pour lui – surtout si son éducation est encore fragile ou s’il présente des problèmes comportementaux –, la mission est presque impossible. Dans un espace sécurisé, hors du tumulte urbain, il peut enfin se dépenser sainement.

Animal social par essence, le chien a besoin de sociabiliser avec des individus de son espèce. Tenu en laisse, cette activité est impossible : lors d’une rencontre avec un congénère, les mouvements sont limités, peuvent prêter à confusion et être interprétés comme agressifs.

Au sein d’une structure spécialisée tel que le parc, sans la contrainte de la laisse, l’apprentissage de la communication peut véritablement commencer. Un chien plus réactif peut également en tirer profit grâce à l’apprentissage par observation des interactions depuis l’extérieur du parc, sans aucun contact avec ses congénères.

La recette du bonheur

Afin d’offrir pleinement ses avantages aux chiens et à leurs propriétaires, le parc canin doit proposer un emplacement géographique et des aménagements qui répondent à des normes et des règles de sécurité requises. Terrain, clôtures, mobilier et gestion du parc pèsent dans la balance, mais aussi, la bienveillance de chaque maître. Garantir des interactions sereines, c’est avant tout surveiller son chien, veiller au confort de chacun·e, être attentif au temps passé sur place (surtout dans les petits espaces), respecter les autres chiens qui travaillent et le règlement d’ordre intérieur.

Au-delà du bien-être canin, le parc est un lieu de rassemblement unique pour les passionné·es des chiens : des amitiés y naissent et des expériences s’y partagent. Une véritable bouffée d’air frais pour les chiens comme les humains !

Grand ou petit ?

Grands ou petits, en plaine ou boisés, les parcs canins répondent chacun à des objectifs différents.

Les petits parcs canins de moins d’une centaine de mètres carrés, qu’on retrouve classiquement en centre urbain, ont une très faible capacité d’accueil et sont plutôt destinés aux petits chiens. En effet, les éducateurs canins les déconseillent vivement aux chiens de moyenne et grande taille pour des raisons d’hygiène et parce qu’ils n’apportent aucun bénéfice social et physique.

Les espaces plus généreux qui permettent aux propriétaires de pouvoir se déplacer et de prendre de la distance en cas de tensions pourraient être plus adaptés à tous les chiens. Ils offrent également l’avantage d’un temps de visite plus long.

Une ville engagée

Du côté des villes, adhérer à un projet de parc canin c’est affirmer leur engagement envers le bien-être animal. Parce que c’est assurément offrir un moyen d’avoir des chiens plus épanouis et moins agressifs. Parce que c’est aussi la possibilité d’en faire un lieu social précieux. Et enfin, parce que c’est une passerelle pour s’inscrire dans un projet d’éducation permanente : offrir la possibilité de parfaire ses connaissances sur l’éthologie du chien et de sensibiliser à l’importance du ramassage des déjections canines, ce grand fléau urbain.