Budget wallon 2025 : les animaux sauvages et de compagnie en danger ?

(CC) PxHere

Les centres de revalidation de la faune sauvage (CREAVES) voient leurs subventions diminuer de 59% au budget régional. Un choix politique interpellant et à contre-courant des besoins sur le terrain. Quel avenir pour la protection des animaux en Wallonie ?

Un choix politique

Le 18 décembre dernier, la région wallonne adoptait son budget 2025 actant une réduction de plus de 17 millions d’euros dans la politique sectorielle de protection de la nature. La raison invoquée ? Un “assainissement des finances publiques régionales” alors que le budget alloué à la biodiversité ne représentait en 2024 qu’une petite enveloppe de 0,11 % du budget total de la Wallonie.

Les centres de revalidation de la faune sauvage (CREAVES), qui soignent les animaux sauvages blessés ou malades, dépendent largement de ces subventions puisqu’elles couvrent 70% des frais (soins vétérinaires, nourriture…). Avec une diminution drastique de celles-ci, de nombreux centres pourraient mettre la clé sous la porte, ce qui serait dramatique pour la biodiversité.

Le gouvernement, de son côté, se veut rassurant et annonce vouloir “faire mieux avec moins”. Or, de celui des associations environnementales, Natagora, WWF et Canopea, “ce budget n’est pas à la hauteur des enjeux et mettra la Wallonie en difficulté par rapport à ses engagements européens, et internationaux”.

En effet, une étude parue l’année dernière faisait déjà l’état d’un important déficit de financement de la biodiversité en Belgique pour atteindre ces objectifs. Car il y a urgence : 95% des habitats naturels sont en état défavorables.

Face à ces incertitudes, Canopea, Natagora et le WWF appellent le gouvernement wallon à établir un plan de financement à 2030 qui devra se baser sur un inventaire clair des dépenses actuelles allouées à la biodiversité ainsi que sur une estimation du déficit à combler pour arriver aux objectifs et obligations internationales et européennes en matière de biodiversité d’ici à 2030.

Cet appel, déjà partagé en novembre, est d’ailleurs soutenu par de multiples autres organisations de la société civile qui expliquaient également qu’une piste concrète pour mobiliser les fonds nécessaires se trouve dans la redirection d’une partie des subventions fédérales allouées aux énergies fossiles, dont seuls 5,75% seraient nécessaires pour combler l’ensemble du déficit de financement belge pour la biodiversité.”

Protection de la biodiversité : une politique privée de moyens”, Natagora, 18/12/2024.

Un contexte inquiétant

Le président de l’Union Wallonne de la Protection Animale (UWPA), Gaetan Sgualdino, lui non plus, ne cache pas son désarroi sur son profil Facebook : “En ce moment, c’est l’inquiétude pour bon nombre de nos membres : le gouvernement envoie un signal budgétaire particulièrement préoccupant en rabotant tous les budgets alloués au Bien-Être Animal.”

Il n’hésite pas à pointer du doigt une politique davantage en faveur du commerce lié aux animaux que leur bien-être : “Pendant ce temps… 14,7 millions d’euros d’argent public sont alloués à un zoo commercial. Faut-il exhiber des animaux en cage pour mériter un soutien financier décent ? Une telle priorité budgétaire est un signal alarmant pour la faune sauvage et les bénévoles qui se battent chaque jour pour elle.

Les refuges, qu’ils accueillent des animaux domestiques, sauvage ou de ferme sont déjà submergés par les abandons, les prises en charge et les coûts vétérinaires. Alors que nous avons sollicité le dialogue avec le ministre Adrien Dolimont depuis 5 mois, nos appels restent sans réponse.

Voici quelques mois, le collectif GRIFFE, un groupement d’initiatives francophones pour les félins errants, tirait également la sonnette d’alarme afin d’avertir de la situation critique des refuges et des chats errants : “Ensemble, nous appelons instamment la Région de Bruxelles-Capitale, la Région wallonne et leurs communes à prendre des mesures vigoureuses et concertées avec les acteurs de terrain pour mettre fin au calvaire de tous ces chats.

Ce collectif appelle les autorités publiques à réagir au travers d’une liste de revendications détaillées en 18 points et propose une pétition en ligne pour les soutenir.

Quel avenir pour la biodiversité et le bien-être animal lorsque des décisions politiques capitales vont à contre-courant des besoins réels du terrain ? Pour l’instant, l’horizon est sombre et menaçant. Cependant, leurs défenseur·es continueront de veiller et de prendre position, à notre instar. PACS ASBL défend le bien-être des animaux sauvages et de compagnie, et nous enjoignons, à notre tour, le gouvernement à dialoguer pour trouver des solutions en 2025.

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