En Belgique, les animaux sont confrontés à une route environ tous les 200 mètres. Avec un habitat aussi fragmenté, difficile pour eux de se nourrir, de se reproduire ou d’éviter l’accident mortel. Pour y remédier, les passages à faune, comme les écoducs, sont une des solutions possibles. Cependant, du côté wallon, le bilan est catastrophique.
Réunir plutôt que diviser
Un “écoduc”, appelé également “passage à faune”, ou encore “écopont”, est une infrastructure construite ou un passage réservé dans un milieu aménagé (une route, une ligne de chemin de fer ou une voie navigable), afin de permettre aux espèces animales (parfois même végétales et fongiques) de traverser en toute sécurité. Il rétablit alors une continuité dans le milieu naturel des animaux et reconnecte leurs espaces de vie naturels.
En effet, aujourd’hui la biodiversité est menacée notamment par la fragmentation des habitats : se nourrir, se reproduire, ou encore se déplacer sans risquer l’accident relève du parcours du combattant pour bien des espèces.
Rétablir un maillage écologique est possible : écoduc (ex. : dans la forêt de Soignes), crapauduc (ex. : à Petit Enghien), loutroduc (ex. : à Dinant)… les exemples et les solutions ne manquent pas.
La Wallonie, mauvaise élève
À peu près 59 passages à faune ont été recensés sur le territoire wallon et “la problématique est dorénavant prise en compte dans le cadre de tous les nouveaux projets routiers” du SPW Mobilité selon le porte-parole de l’administration régionale. En revanche, dans la “Déclaration de politique régionale pour la législature 2024-2029“, elle n’est plus une priorité.
En outre, certains passages ont été installés sans trop savoir quelle formule était la plus efficiente, loin des recommandations émises par la France. Ou encore, aucun monitoring n’est mis en place, telle une caméra qui permettrait de consigner dans une base de données le nombre d’individus franchissant les passages, leur espèce, la date, etc.
Réduire les accidents de la route
Chaque année, en Wallonie, il se produirait en moyenne 50 accidents de la route dus à une collision entre un véhicule et un animal selon Statbel (l’Office de statistique belge). Chiffre largement inférieur à la funeste réalité. Selon le projet “Dieren onder de wielen”, une initiative du ministère de l’Environnement, de la Nature et de l’Énergie du gouvernement flamand et des organisations Natuurpunt et Vogelbescherming Vlaanderen, ce serait plus de 4 millions d’animaux sauvages qui meurent sur nos routes. La circulation est en effet la principale cause de mort non naturelle pour les animaux. C’est pourquoi, multiplier les passages à faune serait une solution pour réduire ce massacre et garantir la sécurité des automobilistes.
Enfin, des associations comme Canopea, Natagora et le WWF sont en train de réfléchir à un système de comptage des animaux tués sur les routes. L’analyse des chiffres (endroits les plus accidentogènes et prioritaires) permettra de répondre au double enjeu sanitaire que sont la santé humaine et la santé de la biodiversité. Mais aussi, d’avoir des arguments solides pour convaincre la Région wallonne de la nécessité d’investir dans des écoducs.
TW : Attention, certaines images de la vidéo qui suit représentent des animaux tués sur la route et peuvent heurter la sensibilité.
Comment agir à son niveau ? |
9%, c’est la part du territoire belge composé de terrains résidentiels : l’ensemble de ces jardins joue un rôle essentiel dans la formation d’un maillage écologique, c’est à dire de connexions entre ces écosystèmes pour pallier les effets de la fragmentation paysagère et pour permettre aux espèces de circuler. La biodiversité est en danger mais il est possible, à son échelle, de jouer un rôle important en matière de préservation de la nature. Plus d’informations : |
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